Suite à cet article précisant la règle de la minute pour jouer une boule, nous souhaitions aller plus loin dans cette notion du temps pour jouer, et du temps de jeu des parties.
J’ai en horreur la réduction de la pétanque induite par les parties limitées en temps. Mais par pitié, dans nos championnats et concours, sans limite de temps cette fois, arrêtez de prendre autant votre temps pour décider du jeu ou pour simplement aller jouer une boule. C’est bien trop long et cela en devient ennuyeux.
Philippe de BP Pétanque
La gestion du Timer : sévère mais bénéfique au rythme
Sur certaines compétitions, principalement lors qu’il s’agit de parties télévisées, le compte à rebours de la minute est affiché aux yeux de tous par un « Timer ». C’est par exemple le cas pour les Masters de pétanque, le Trophée des villes, ou encore le carré de la Marseillaise.
Une personne se charge de la gestion du Timer, pour relancer systématiquement la minute au moment où il le faut. Et quand le chronomètre tombe à zéro, il y a un bip sonore, pour ne pas dire une sonnerie ou un buzzer qui retentit. C’est parfois un peu violent, au point que certains joueurs, pour un tir au but en fin de partie, préfèrent laisser passer le temps et assumer la sanction plutôt que de jouer avec la peur de ce buzzer arrivant malencontreusement lors du tir.
Plus généralement, ce Timer amène beaucoup plus de fermeté sur ces terrains. En témoigne par exemple le carton jaune ici attribué pour une minute et 0,0xx seconde dépassement lors de la Marseillaise 2024.
Plus de tolérance sur les autres terrains
Le reste du temps, les joueurs prennent bien plus de largesses avec ce point de règlement. Et lorsque la partie est sous la surveillance de l’arbitre, ce dernier annoncera généralement aux joueurs un « 15 secondes ! » par exemple, pour que ces derniers soient prévenus qu’ils jouent avec le feu. S’il ne l’a pas fait, il mettra rarement un carton pour dépassement du temps pour 1 minute et 5 secondes de jeu sans avoir averti oralement et gratuitement une première fois les deux équipes.
Et tout cela est bien compréhensible.
Un vrai besoin d’accélérer le jeu
S’il fallait donner une opinion, le carton jaune pour une minute et quelques dixièmes de seconde est trop sévère, au point qu’il faille un ralenti pour en être certain. Ce qu’on voit parfois à la TV.
Mais, à l’inverse, toute l’année, les arbitres devraient se montrer plus actifs sur la surveillance du temps. Non pas pour sortir des cartons à tout va, mais pour faire avant tout de la pédagogie. Un arbitre qui signale gentiment aux joueurs qu’ils flirtent trop souvent avec la minute ou 1 min 05, c’est dans 90% des cas des joueurs qui accélèrent, et une partie qui se passera bien, sans frustrations entre les adversaires.
Les parties lambda sont longues, longues, longues…
Cet aspect me semble important au plus au point. Mon constat est que le jeu ne s’accélère pas sur les terrains. Oui, les champions et les parties de l’élite sont plus dynamiques. D’une certaine manière, ils ont été éduqués et ont changé leurs habitudes et leur rythme de jeu.
C’est bien.
Mais, dans les départements de France et de Navarre, nous en sommes très loin, c’est même l’inverse.
Il est possible d’être plus actif sur la surveillance du temps de jeu et des parties qui trainent.
Autrefois, les joueurs modestes jouaient bien plus vite. Mais au fil des années, tout le monde a compris que prendre son temps était important. Oui, son temps, mais par tout le temps s’il vous plait !
Sur certaines compétitions, les mènes sont interminables. Il y a deux phénomènes. Le premier, le plus visible et préjudiciable, c’est la présence de discussions quasi systématiques entre joueuses ou joueurs sur chaque boule à jouer. Le second, c’est le rythme lent, pour ne pas dire faux rythme qui s’installe et qui conduit chaque boule à être jouée en minimum 40 secondes alors qu’il n’y avait pas la moindre hésitation à avoir dans bien des cas.
Il faut donc aussi éduquer la base, terme emprunté à la FFPJP nous parlant depuis 30 ans de la base des licenciés. Il faut éduquer la base également avec des arbitres prévenant plus souvent qu’il pourrait sanctionner. Et sanctionnant quand il le faut, avec la plus grande pédagogie et courtoisie possible.
Le but à viser serait là aussi un changement dans les habitudes et le rythme de jeu.
Car ce faux rythme général, plus lent, abouti, me semble-t-il, à :
- Des parties un peu plus longues voire bien trop longues,
- Des championnats qui finissent tard,
- Des parties sans intensité dans le jeu qui amènent là encore plus de mènes pour finir.
Pour le développement de la pétanque, chez les joueurs, mais aussi pour ne pas décourager les bénévoles, ce n’est pas une bonne chose de terminer tard, bien plus tard que nous devrions. Et si nous continuons dans cette voie, il nous tend au nez une chose qui ferait encore plus de mal à la pétanque qu’on aime, la démocratisation des parties limitées en temps.
Pour éviter les « aller/retour » agaçants avant de jeter une boule ainsi que le rebouchage de trous fictifs, la solution : pendant la minute accordée à l’équipe qui va lancer le cochonnet, on autorise celle-ci à reboucher tous les trous qu’elle souhaite, et une fois le cochonnet lancé et marqué plus personne ne touche le terrain.
pourquoi ne pas se limiter à jouer sur un seul terrain ?. Si un but se déplace sur un terrain voisin on est obligé d’attendre la fin de la mène en cours sur ce terrain avant de pouvoir continuer à jouer.
Si on se limite à un terrain, dès que le bord d’une boule ou du but déborde sur le terrain voisin on considère que l’objet est mort. Actuellement lorsqu’une ou plusieurs boules vont sur le terrain voisin, généralement on les marque et on les enlève alors qu’elles font partie du jeu. Egalement si le but se déplace on est bien souvent incapable de savoir où étaient précisément ces boules…. et bonjour les histoires..
Oui, c’est une idée intéressante.
Pour le rebouchage de trou, cela fait écho à cet article ici.
Sincèrement, cette idée me ferait très peur.
Les dernières évolutions du règlement vont dans ce sens. Les terrains sont de plus en plus étroits, et le terrain virtuel l’est encore plus du fait qu’il faut respecter 2 mètres à droite et à gauche avec les autres buts et cercles de jeu. Au final, le jeu devient stéréotypé avec un but envoyé à une distance moyenne et toujours au milieu du terrain dans la zone la plus facile.
Et donc, limiter le jeu à un terrain ne pourrait qu’augmenter ce phénomène qui ne plait pas du tout aux gens qui regrettent tous les subtilités tactiques qui s’envolent ces dernières années du fait de la quasi obligation de jouer dans le milieu bien des fois, etc.